.

Eugenio Nkogo Ondó: Renociation Irrévocable à être membre de CODESRIA


Eugenio Nkogo Ondó:

À l´attention de Monsieur  le Secrétaire exécutif et a`l´équipe du Codesria,
Avenue Cheikh Anta Diop, X Canal IV,
Dakar, Sénégal

Chers Messieurs,

     Vers le début 2009 j´ai été présenté au CODESRIA par le frère Demba Moussa Dembélé et, quelques mois plus tard, le 5 novembre de la même année, j´ai renoncé à ma condition de membre de l´organisation, étant donné qu´après avoir pris contact avec vous,  je n´avais pas su qu´est-ce que je pouvais apporter à l´Afrique en y appartenant. Mais, l´intervention du même frère Demba Moussa, à qui j´ai toujours fait confiance, m´avait fait réfléchir et reprendre ma position. Ce faisant, j´ai dû opérer contre mes principes, ceux-ci ne permettent pas d´appartenir à une organisation de cette nature, dont l´engagement dans la lutte contre la domination politique, économique et militaire qui règne en maître en Afrique j´ignore. Par conséquent, je dois vous présenter en cette occasion la renonciation irrévocable à mon ancien statut. Plus de trente ans enseignant la philosophie aux Européens,  plus de quarante ans en résidant en Occident, où le nom d´Afrique est synonyme de pauvreté, de guerres, de misère, de sous-développement... quant, au contraire, l´Europe s´est développé depuis des siècles à cause de l´exploitation de ses ressources.  C´est-à-dire qu´en écartant la vérité, on a tergiversé et l´on tergiverse  l´Histoire et la réalité africaine. Nos dirigeants, en tant que néocolonialistes locaux, ont été très heureux de collaborer avec cette règle d´or de l´ancien colonialisme et ont su conserver la soumission aveugle à leurs maîtres occidentaux... Les pays de l´Afrique francophone et leurs banques centrales, incapables de créer leur propre monnaie, sont obligés jusqu´aujourd´hui d´employer le CFA et de « garantir  l´ouverture d´un compte d´opérations au Trésor français, où ils doivent déposer 55% de leur avoir extérieur net. » et « 20% de l´ouverture de l´émission monétaire. » En somme 75%. Si leurs ressources sont exploitées par les firmes françaises qui dominent le 80% de leur économies et si l´on ajoute cette situation à la corruption institutionnelle,  il faudra se demander qu´est-ce leur reste pour développer leurs sociétés ?  Après la révolte de  Sékou  Touré, en 1958,  son pays, la Guinée, avait subi le plus grand boycott de la France et de tout l´Occident. Le deuxième nationaliste et révolutionnaire francophone, c´est Thomas Sankara qui a été assassiné par l´ordre du gouvernement de François Mitterrand en collaboration avec Houphouët Boigny  et Blaise Compaoré, pour donner le pouvoir à ce dernier. Si l´on pensait à la  justice internationale depuis cet assassinat en 1987 jusqu´à la date, on doit partir de zéro. Le troisième francophone, c´est l´insoumis Laurent Gbagbo, à qui les Français on déclaré la guerre depuis 2002, ayant armé les troupes rebelles jusqu´aux dents pour amener à la force à Alassane Ouattara, le meilleur défenseur des intérêts occidentaux, à la présidence de la République.  M. Ouattara, lui-même, s´est rendu compte qu´il n´a jamais gagné les élections présidentielles ivoiriennes du 28 novembre 2010. D´avoir obtenu le bon résultat que lui a été faussement attribué par les ennemi de l´Afrique et de Côte d´Ivoire, il aurait aisément accepté le dépouillement du scrutin demandé par Laurent Gbagbo. Mais la CEI (Commission électorale indépendance), sachant que Ouattara avait échoué et que son adversaire, Gbagbo, avait obtenu 51,45% de suffrages, était tellement bouleversée. C´est pourquoi les ambassadeurs de  la France et des États-Unis cherchèrent Youssouf Bakayoko et l´amenèrent à l´hôtel du Golf, où ils lancèrent au monde entier la nouvelle de la victoire de leur candidat Alassane Dramane Ouattara, qui devait être « reconnu par la communauté internationale » sans aucune autre preuve ou raison que cette décision arbitraire. C´est la même méthode, connue comme celle des « coups d´États électoraux » que la France a employé  dans beaucoup  d´autres pays africains : au Togo, pour proclamer la fausse victoire de Faure Gnassingbé ; au Gabon, pour honorer  celle d´Ali Bongo ; au Congo Baraza, pour confirmer la fraude de l´ami Dénis Sassou-Nguesso ; au Cameroun, pour soutenir Paul Biya, etc. Comptant sur cette méthode, ceux qui perdent les élections, les gagnent et imposent la volonté de l´Élysée à leurs compatriotes, ainsi  les régimes les plus corrompus et néo-colonisés par la France peuvent toujours passer pour les plus reconnus « par la communauté internationale ».  En 2011, 51 ans de l´indépendance formelle ou politique des pays africains, il faudrait interroger jusqu´à quelle date les Africains doivent supporter la falsification de l´histoire africaine au XXIème siècle ?
     La CÉDÉAO et l´UA, organisation excessivement  apprivoisées, jouant leur meilleur rôle de pantins de l´Occident, en lançant leur « communiqué de la 265ème réunion du conseil de Paix et de Sécurité », ont donné le feu vert, afin que les rebelles de Ouattara, les casques bleus de l´Onuci et les forces françaises de la Licorne complètent l´opération d´assaillir le gouvernement de Laurent Gbagbo. Après l´assassinat de Patrtice Lumuba en 1961, nous avons appris que toutes les  missions des représentants de l´ONU en Afrique étaient consacrées à la défense des intérêts des puissances occidentales. En effet, les États-Unis ont appelé, vendredi 26 mars, la France et l´ONUCI à intervenir dans les opérations militaires et ont donné « l´autorisation à leurs forces d´attaquer finalement l´armée de Côte d´Ivoire à visage découvert ». Nicolas Sarkozy, dans une vidéo conférence avec des présidents africains,  a pris la décision d´élimer lui-même Laurent Gbagbo... Pour le CODESRIA, cette extrême humiliation d´ingérence étrangère ne constitue aucun  objet d´une recherche. Au lieu de notre institution, les Français de bonne volonté ont su mener des recherches sérieuses sur les crimes commises par la France en Afrique francophone. François-Xavier Verschave, dans son intéressant ouvrage, La Françafrique, le plus long scandale de la République, reconnaît que, selon Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine, l´actuel président camerounais « Paul Biya n´a pris le pouvoir qu´avec le soutien d´Elf. » C´es la même compagnie qui, jointe à Hamerada Hess, Exonn  Mobil  et Marathon Oil, soutient le dictateur Teodoro Obiang Nguema, en Guinée Équatoriale...
     Pourquoi le président Abdoulaye Wade, comme économiste,  ne pas censé lutter contre le néocolonialisme qui accable son pays ?... Qu´est-ce que M. Abbou Diouf, le meilleur serviteur de l´équipe raciste de Nicolas Sarkozy, peut apporter à la crise ivoirienne ? 
      Un coup d´oeil sur l´Afrique anglophone nous renvoie au  Nigeria, un pays appartenant à l´OPEP, mais le pétrole étant exploité par la Shell, ses habitants ont été condamnés à vivre dans la misère... Regardons le Ghana, l´ancien Côte d´Or, la ressource est exploitée par les compagnies anglaises tandis que le pétrole,  les autres minérales et l´aluminium sont exploités par les États Unis, etc. etc. Dans l´Afrique lusitanienne, si l´on arrêtait en  Angola, on se rendra compte ensuite que, après la guerre subventionnée par la CIA pour promouvoir Jonas Savimbi, le pays est tombé dans les mains d´une seule entreprise, la FESA (Fundaçao Eduardo Dos Santos), qui représente les multinationales étrangères, etc.
     Chers messieurs, chers frères, quelle sorte de recherche en Sciences humaines ou sociales pouvons-nous mener en Afrique sans insister sur ces grands obstacles qui paralysent la voie du développement de pays africains ?
     J´ai entrepris ma lutte individuelle, il y a plus de trente ans,  et j´ai pris la ferme décision d´entrer en opposition non seulement à toutes les manifestations du néocolonialisme mais aussi au conformisme de la plupart de nos intellectuels africains... Je dois livrer ce combat de longue haleine pour dénoncer sans trêve les crimes politiques, économique, militaires...  qui martyrisent les enfants de  la mère Afrique...     
     Du point de vue de ma recherche, j´ai le plaisir de vous communiquer que depuis l´année académique 2007-2008, le professeur Ambrosio Sebastián Abeso-Ndjeng enseigne, à l´université de Las Palmas de Gran Canaria,  dans l´un de ses cours de Métaphysique, les lignes fondamentales de ma Síntesis sistemática. De même, le professeur Fernando Proto Gutiérrez a inauguré un séminaire « online » sur : « el Origen africano de la filosofía griega : Sínteisis sistemática de la filosofía africana, de Eugenio Nkogo Ondó » (“Origine africaine de la philosophie grecque, Synthèse systématique de la philosophie africaine, d´Eugenio Nkogo Ondo », à la « Multiversidad abierta » de l´université de Buenos Aires, Argentine. Je suis heureux d´avoir fait École. C´est l´école de  LA PENSÉE RADICALE, dont le site est : www.eugenionkogo.es

     Ayant constaté enfin la distance qui nous sépare,  je renonce désormais à appartenir à cette institution, à être en contact avec elle et à  recevoir son information.

Léon, le 3 avril 2011.
Share:

No hay comentarios:

Publicar un comentario

Nota importante: las opiniones expresadas en los artículos de Africanidad.com no son necesariamente las de su redacción o las de Centro Panafricano. Los comentarios están moderados y pueden tardar varios días en publicarse, sólo se publicarán si el lenguaje es respetuoso.

Antumi Toasijé

Antumi Toasijé
Doctor en Historia, Cultura y Pensamiento

Relacionado